Philanews 04 2021

175 ANS DE LIAISON FERROVIAIRE ENTRE PARIS ET BRUXELLES Entre-temps, 175 années ont passé et le voyage ne dure plus deux jours, mais à peine une heure et demie. Dommage que nous ne soyons plus accueillis par un banquet aussi royal que celui de 1846. Après un aussi long périple, qui n’aurait pas envie de déguster une soupe de tortue ou un chapon aux truffes et de couronner le tout par diverses liqueurs ? Ce ne sont là que quelques-uns des délices que les convives ont pu apprécier le 15 juin dans la Salle du Grand Concert à Bruxelles. Les deux dames représentées sur les menus sont l’incarnation des deux capitales. Elles ornent aujourd’hui le timbre placé en haut du feuillet créé en commémoration du 175e anniversaire de la liaison ferroviaire Paris-Bruxelles. Europalia 2021 Sur le feuillet, on peut voir une estampe évoquant l’ambiance de la fête populaire qui a eu lieu à Paris lors de la bénédiction du train. Les timbres gravés donnent un aperçu de 175 ans de création de trains en présentant quatre trains caractéristiques de leur époque. L’estampe du feuillet provient d’un itinéraire illustré des Chemins de fer du Nord datant de 1846. Guillaume Broux en a regravé une partie. Les gravures des trains ont été réalisées entièrement à la main. La création de l’émission est signée Kris Maes, le designer de bpost. La SNCB a apporté son aide dans la recherche d’illustrations en ouvrant ses riches archives, contribuant ainsi à Europalia 2021. En effet, le thème de cet événement culturel n’est pas un pays, comme les années précédentes, mais l’univers des chemins de fer. Des gravures colorées Avant que Guillaume ne commence les gravures et l’estampe de la bénédiction, Kris Maes a défini la composition. Il devait tenir compte de certains aspects. « Chaque élément devait rester bien visible. Dès lors, le dessin en arrière-plan ne pouvait pas couvrir l’entièreté du feuillet. Sinon, le train et les personnes agitant la main auraient disparu derrière les timbres. Le schéma de perforation des timbres montre quatre trains, reliés dans le haut par un timbre illustré par une partie du menu du banquet de Bruxelles. Concernant la position des trains, j’ai choisi de les placer latéralement, en haut à gauche ou en bas à droite, ou en perspective. Cela donne de la profondeur à l’ensemble. » Pour la sélection des photos parmi celles fournies par la SNCB, Kris Maes devait tenir compte de la gravure. « Je devais supprimer le noir et toutes les lignes de l’image, car ils sont dessinés séparément lors de la gravure. Techniquement, c’est presque mission impossible, mais je l’avais déjà fait pour l’émission sur les 24 h du Mans. Un programme informatique me permet de retirer les lignes. Guillaume les remet ensuite quand il réalise la gravure. Pour pouvoir colorer la gravure, je lui ai demandé de ne pas trop ajouter de hachures, afin de maintenir un bel équilibre entre la gravure et les couleurs. Guillaume ne suit pas exactement le dessin du train. Il garde ce qu’il trouve beau ou intéressant à graver. Le train reste identique, mais son aspect est tout de même un peu différent. Par après, j’harmonise les couleurs de telle façon qu’elles ressortent bien à l’impression. » Diversité de trains Guillaume Broux a pris plaisir à travailler sur les trains. « Les gravures devaient être légères, à la demande de Kris. Je n’ai donc pas pu y intégrer beaucoup de détails. D’ailleurs, des trains comme le Thalys et le TEE ne regorgent pas vraiment de détails à graver. En revanche, le vieux train à vapeur vert en haut à gauche et le train de 1973 en haut à droite sont plus détaillés. Cette diversité m’a enthousiasmé. » Pour une telle émission, c’est la préparation à l’impression qui demande le plus de travail. Il faut que la création de Kris et les gravures de Guillaume s’accordent parfaitement. « Nous ne savons si nous avons réussi que lorsque les cylindres sont produits. C’est toujours très stressant », conclut Kris Maes. Les débuts du trafic ferroviaire européen C’était le 14 juin 1846. Une première mondiale : un train relie deux capitales européennes par le chemin de fer ; il part de la Gare du Nord, à Paris, et rejoint Bruxelles. Selon la presse française, c’était un vrai scandale car cette première a eu lieu un dimanche, le jour du Seigneur, où l’on était censé se reposer et aller à la messe. Les nombreux dignitaires qui n’ont pas voulu manquer ce moment historique ne se sont pas laissé influencer. Au cours des deux jours qu’a duré le voyage, ils ont pu profiter des nombreux banquets et festivités organisés le long du trajet. Émission de timbres-poste limités 16 4

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