Accueil Philanews 04-2020
BERLINDE DE BRUYCKERE Une ode à la vulnérabilité Cela fait déjà plusieurs années que vous avez l’opportunité de collectionner des œuvres d’art belges actuelles de premier plan au format timbre-poste. Après notamment Jef Geys, Michaël Borremans, Luc Tuymans et Rinus Van de Velde, place en 2020 à la sculptrice gantoise de renommée Berlinde De Bruyckere. Le choix s’est porté sur une œuvre personnelle d’où émane une certaine vulnérabilité. Berlinde déplore que de nombreuses communications se fassent à l’heure actuelle par e-mail. « Il est très agréable de recevoir une lettre manuscrite affranchie au moyen d'un joli timbre. Lors d’expositions importantes, je continue d’ailleurs d’inviter les gens de cette façon. » Elle pourra bientôt le faire en y collant son propre timbre-poste, car elle a accédé avec enthousiasme à la demande de bpost. Une image intime Bien que Berlinde De Bruyckere soit principalement connue pour ses œuvres représentant des chevaux ou des humains, elle a trouvé qu’un corps abîmé se prêtait moins à être collé sur une lettre, car cela risquait d'imposer une trop grande signification à son contenu. Berlinde : « C’est pourquoi j’ai opté pour une image aux multiples interprétations possibles. Un lit est un endroit très intime auquel chacun associe certains souvenirs : on y donne la vie, on y fait l’amour et on y meurt. » L'image de ce lit revêt pour elle aussi une signification intime. Il s’agit d’une ode à sa mère Walburga, décédée le 16 novembre 2018. D’où le titre donné à l'œuvre : Walburga, 16 novembre ‘18. « Les branches en cire, aux couleurs d’un corps, ont l’air de s’être véritablement imbriquées dans le lit. Ce squelette d’arbre m’évoque le corps devenu si frêle de ma mère. » Parmi les matériaux qu’elle a déjà utilisés précédemment, on retrouve, outre la cire, les couvertures qui symbolisent aussi bien la douleur (la mort) que la tristesse. Une dualité qui caractérise l’ensemble de son œuvre. Un souci de sobriété L'œuvre a été réalisée dans le cadre de l’exposition ‘A Single Bed, A Single Room’ de San Gimignano (Italie). « Même si cela s’accordait joliment au décor d'un ancien palazzo orné de fresques abîmées, j’ai trouvé cet arrière-plan trop chargé pour une petite photo. » La photo du timbre a été prise par Mirjam Devriendt dans l’atelier de Berlinde à Gand. L'œuvre se détache bien du mur blanc et du sol vide argenté. Myriam Voz, graphiste attitrée de bpost, s’est chargée de la composition. Elle a sciemment choisi de rester en retrait et de laisser l'œuvre s’exprimer d’elle-même. D’où le choix d’une typographie tout en sobriété. Les bandes blanches en haut et en bas du feuillet renforcent l’horizontalité de l’image. Berlinde De Bruyckere crée un timbre Émission de timbres-poste limités 16 © ID/ FRED DEBROCK 4
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy ODM0ODQ=