Philanews 03 2021

11 10 PEDRO KYNDT Un Dieu répondant au nom d’Eddy Merckx Sa passion pour le cyclisme lui vient de son arrière-grand-mère. « Elle regardait toutes les courses et j’étais prié durant ce temps de rester tranquille. Eddy Merckx était son Dieu, littéralement d’ailleurs, car sa photo était affichée juste à côté du crucifix (rire). Eddy Merckx est toujours aussi resté pour moi le plus grand. C’est grâce à mon arrière- grand-mère que j’ai commencé à suivre les courses cyclistes de manière intensive. » C’est à ses 20 ans qu’il s’est découvert une âme de collectionneur. « J’étais abonné à des magazines de cyclisme et je composais moi-même mon propre guide annuel en y répertoriant des coupures de journaux. » Pedro suit toutes les courses, que ce soit en Belgique ou à l’étranger, pour les analyser jusque dans les moindres détails. Il s’est révélé l’un des meilleurs parieurs de la région et a remporté de nombreux prix. En septembre, lorsque le contre-la-montre des Championnats du Monde de cyclisme passera le long du canal de Damme, Pedro Kyndt sera assurément présent pour encourager ses favoris. « Ça serait super si Evenepoel gagnait, mais il est encore trop tôt pour tirer des plans sur la comète », explique le fervent pronostiqueur des résultats de courses, directeur du bureau de poste de Roulers et collectionneur de timbres-poste du monde entier se rapportant au cyclisme. Du passionné de cyclisme en culottes courtes au collectionneur de timbres du monde entier dédiés à la petite reine « Cette année, j’ai déjà gagné deux vélos, par le passé, j’ai même remporté des voyages. » La passion des timbres-poste grâce à son métier Mais il ne s’intéresse pas seulement aux résultats des courses cyclistes. Il voue aussi une véritable passion à tout ce qui touche à la course et aux coureurs. Rien d’éton- nant donc au fait qu’il se soit intéressé aux riches histoires de la philatélie. Comme il le raconte, il s’est découvert cette ferveur plutôt par hasard. « En 2000, j’ai commencé à travailler comme guichetier au bureau de poste de Roulers. J’y ai vu passer des émis- sions sur le cyclisme et c’est ainsi qu’est née ma passion des émissions consacrées à ce thème. » « Ma préférence va aux feuillets parce qu’ils proposent la plupart du temps toute une histoire. Et on retrouve ce genre d’histoires partout dans le monde. Voilà pourquoi j’ai dénommé ma collection ‘The world of cycling on stamps’. Sa collection remonte jusqu’aux années 50. « Elle va des timbres- poste italiens avec Fausto Coppi à la série de timbres-poste slovène émise l’année der- nière avec Primož Roglič et Tadej Pogačar, qui a gagné le Tour en 2020. Il s’agit sou- vent de timbres-poste liés à un événement, comme l’émission belge de cette année célébrant les Championnats du Monde. » Il n’a aucune idée du nombre d’émissions provenant du monde entier qu’il possède au total. « Je n’en ai pas une vue d’ensemble. » La fièvre du collectionneur Il n’est pas membre d’un club, mais il dispose toutefois d’un bon réseau fixe à travers lequel il se procure du nouveau matériel. « J’épluche les sites officiels des pays pour voir s’ils ont sorti de telles émis- sions. Je recherche ensuite celles-ci via des sites de vente aux enchères et des boutiques en ligne de produits philatéliques. Il en reçoit d’ailleurs chaque jour les actualités par e-mail. Plusieurs semaines passent parfois sans que rien ne vaille la peine, jusqu’à ce que soudain, quelqu’un décide de se séparer d’une collection. Je viens de faire une offre pour une collection de huit cartes postales ornées de timbres-poste de cyclistes italiens de jadis. Elles sont splendides. J’attends à présent de voir s’il y aura d’autres amateurs, c’est palpitant. Pas un seul jour ne passe sans que je me consacre à ma collection. » J’échange aussi du matériel avec quelques collection- neurs étrangers. Des fans sur Facebook Lors de l’année écoulée marquée par la Covid, il a constaté que sa collection intéressait aussi des non-philatélistes. « Sur Facebook, je suis membre de plu- sieurs groupes dédiés au cyclisme. Vu que de nombreuses courses n’ont pas eu lieu l’année dernière, je postais chaque jour une photo d’un feuillet ou d’un timbre-poste avec toute l’explication correspondante. J’ai ainsi contribué à combler le temps passé sans compétition. Cela a été accueilli avec beaucoup d’enthousiasme. » LE COLLECTIONNEUR © David Samyn Il conserve sa collection dans son antre. « J’ai installé ma tanière dans mon grenier », rit-il. Ses pièces favorites, comme l’émission de 2017 avec les 10 vainqueurs belges du Tour, sont encadrées au mur. Il conserve les autres émissions dans des classeurs, par thème ou coureur et en les classant chaque fois par ordre chronologique. « Vous n’en reviendriez pas du nombre de pays ayant émis des timbres-poste à l’effigie d’Eddy Merckx. » En 20 ans, sa collection a pris beaucoup d’ampleur. « Si je ne compte que les feuillets, je l’estime à quelque 250 pièces. Certains sont très imposants. L’émission de l’île de Man sur Mark Cavendish, un de mes coureurs favoris, est un feuillet au format A4 comprenant 25 timbres-poste. Chaque timbre-poste représente l’une de ses vic- toires. C’est magnifique sur le plan visuel. » Rouler pour la résistance Entretemps, Pedro a appris beaucoup de choses sur le cyclisme et les coureurs. « Lorsque je vois un cycliste que je ne connais pas bien figurer sur une émission, je recherche davantage d’informations à son sujet. Ça me permet de découvrir des anec- dotes plus dingues les unes que les autres. Dans un livre consacré à un coureur italien, j’ai appris que pendant la Seconde Guerre mondiale, il dissimulait des documents secrets pour le compte de la résistance dans le cadre de son vélo. C’est intéressant, je trouve ! » Il attend à présent avec impatience la sortie de l’émission consacrée aux Championnats du Monde de cyclisme. Pedro : « Je la trouve superbe, avec les timbres-poste en forme de maillot de coureur cycliste. Le feuillet ressemble à une carte postale et contient beaucoup d’explications intéressantes. Je ne manquerai pas de particulièrement promou- voir cette émission au bureau de poste ! »