Accueil Philanews 03-2019

Quand on pense au travail de l'artiste plasticien Rinus Van de Velde, on voit immédiatement les œuvres monumentales au fusain qui font sa renommée. Comment transposer cela sur un timbre-poste ? bpost l'a mis au défi. Nouveau chapitre d'une autobiographie fictive Émission de timbres-poste limités 15 RINUS VAN DE VELDE Cette émission avec un artiste belge de premier plan s'inscrit parfaitement dans la lignée des émissions précédentes d'artistes contemporains tels que Luc Tuymans, Jef Geys et Michaël Borremans. Cette année, bpost a demandé à Rinus Van de Velde de créer son propre timbre-poste. « J'ai tout de suite été très enthou- siaste, car un timbre-poste est quelque chose de très spécial. C'est un honneur pour moi d'avoir été autorisé à en créer un, ne serait-ce que pour le laisser en héritage à mes enfants. » Autoportrait solennel Rinus Van de Velde a reçu carte blanche de bpost pour cette conception. « C'est très impor- tant pour moi, car je ne tra- vaille jamais sur commande. » Il n'a pas eu à réfléchir longtemps pour savoir ce qui ornerait le timbre-poste. Un seul jour, pour être précis. Il s'agit d'un autoportrait, qui s'inscrit dans une série d'autoportraits. « Ce sont toujours des autopor- traits du moment présent. De cette façon, je crée une sorte d'album de famille qui vieillit avec moi. J'ai fait le premier il y a une dizaine d'années. C'est ainsi que toute mon œuvre peut être considérée comme une autobiographie fictive. Il était donc logique que je choisisse aussi un autoportrait ici. J’ai opté pour un portrait de profil parce que je pense que c'est une pose solennelle et typique pour un timbre-poste. Quand je pense à un timbre- poste, je pense aux portraits officiels du roi Baudouin. Cela m'a séduit. Un timbre-poste revêt aussi la taille idéale pour un portrait. Normalement, mes œuvres sont très grandes et je montre des scènes complètes. Mais je n'aurais jamais pu trans- poser quelque chose comme ça en miniature. » Chaque élément est de l'art L'autoportrait, peint sur un format de 2m sur 1m60, a été réalisé après une longue préparation. Rinus : « Je me filme avec une caméra pivotante et je prends une capture, une sorte de photo. Cette photo constitue la base du travail. J'ai testé le format au préalable pour voir si mon idée allait marcher. Nous avions déjà réalisé des MyStamps pour ma galerie, donc je savais déjà comment m’y prendre. Cette émission est plus belle parce qu'il s'agit d'un format plus grand et j'ai également été autorisé à ajouter les éléments obligatoires tels que 'België - Belgique'. Écrit à la main, comme à mon habitude. Cela signifie que l'ensemble du timbre-poste est devenu une grande œuvre d'art ». Cherchez la retouche Les éléments de texte sup- plémentaires se sont très rapidement intégrés. « Ce qui est frappant, c'est que mon nom figure maintenant au recto, alors que d'habitude je signe toujours au verso. C'est donc la première œuvre où mon nom est visible (rires). » Le philatéliste attentif remarquera aussi quelque chose au niveau du nom. « Je n'ai eu à faire qu'une seule retouche sur tout le travail. J'avais d'abord signé avec Rinus Van de Velde 2018. Jusqu'à ce que bpost attire mon attention sur le fait que l’émission était prévue pour 2019. J'ai donc dû faire un 9 sur le 8. Après la photo, le vrai travail commence. « Au fusain sur une toile préparée avec une couche de plâtre. La couche de plâtre me permet de balayer le fusain, ce qui donne au dessin l'aspect d'une peinture. Il faut environ deux jours pour préparer la toile et deux autres jours pour le dessin proprement dit. J’aime quand les choses avancent, parce que je veux y associer un sentiment d'énergie. Je ne peux pas retoucher les dessins que je fais. Il faut que tout soit bon du premier coup. » La couverture du Livret de Col- lection combine son autopor- trait avec un portrait de Pieter Bruegel l'Ancien, que l'on peut admirer dans l’émission 'Maîtres de la peinture'. « C’est un honneur de figurer à côté d’un tel monument dans l'histoire de l'art », dit Rinus, qui s'inspire lui-même fortement de l'histoire de l'art belge. « De Bruegel aux artistes contempo- rains, la Belgique possède une riche tradition et une histoire avec des artistes incroyables. Je trouve que James Ensor est l'un des plus grands artistes qui aient jamais existé et puis il y a aussi Marcel Broodthaers, René Magritte, Guillaume Bijl, Thierry Decordier. » La série des émis- sions consacrée aux artistes contemporains belges semble exclusivement masculine, quelle artiste féminine pourra lui succéder ? « Kati Heck, une artiste incroyable », affirme-t-il avec véhémence. 12

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