14 ÉMISSION DE TIMBRES-POSTE LIMITÉS 12 RAOUL SERVAIS, PIONNIER DU FILM D’ANIMATION BELGE Il n'est pas chose aisée d'effectuer une sélection d'images représentatives parmi une œuvre composée de pas moins de 16 courts métrages et un long métrage. Tel était pourtant le défi de la Raoul Servais Collection. Muriel Dubrulle : « Cette émission, la première consacrée à l'œuvre de Raoul Servais, constitue un beau couronnement.» « Pour nous, il était important de pouvoir montrer les valeurs défendues par Raoul Servais. C'est ainsi que nous avons retenu cinq ouvrages de référence, qui mettent en lumière les différents aspects de son œuvre : son engagement social - enfant traumatisé par la guerre, il a toujours essayé de donner une voix aux laissé(e) s-pour-compte de la société -, son sens de l'expérimentation et de l'innovation et la diversité des styles, car chez lui le contenu primait sur la forme. » La diversité des styles a constitué un défi pour le graphiste Gert Dooreman, qui a dû en assurer l'harmonie. Il était néanmoins très heureux qu’on lui confie cette mission, nous assure-t-il. « J'ai étudié l'animation pendant un an à l'Académie des Arts de Gand. Il ne m’a pas donné cours, mais je l'ai vu travailler avec les étudiants de dernière année. Pour nous, les petits nouveaux de première année, il était même quelque peu intimidant. Après cette année, j'ai compris que l'animation n'était pas faite pour moi, je n'ai pas la patience pour ça. Mais j'ai un énorme respect pour le travail de Servais, que j'ai appris à connaître à cette époque – à la fin des années 1970. J'ai donc une affinité certaine avec le contenu, ce qui a rendu la création de l’émission presque naturelle. » L'aspect physique imposant de Servais, associé au travail de titan qu'implique l'animation, est perceptible dans le portrait que Gert Dooreman a choisi pour le feuillet. « Baigné dans une lueur bleue, comme si nous étions dans une chambre noire. Il y est seul, une illustration de son esprit pionnier. Il est certain qu’il a repoussé les limites au niveau de la prise de vues réelles et de l’animation. » C'était bien avant le développement du cinéma numérique. Pour Gert Dooreman, il s'agissait de trouver un équilibre entre tous les éléments sans qu'ils ne s'entrechoquent. « Même s'il est impossible de résumer un film en une seule image, l’ensemble permet de dresser un tableau de son travail. » Il a dû modifier les images pour les rendre lisibles et nettes sur la petite taille du timbre-poste. « En respectant l’original, bien entendu. » La disposition des timbres-poste n'a pas été laissée au hasard. « Les diagonales que vous voyez sur la photo, je les ai tirées en plaçant les timbres-poste et le texte en diagonale. De cette façon, j'ai veillé à un ensemble cohérent. La police choisie, Wolpe Pegasus, existe depuis le milieu du siècle dernier. Pour une conception comme celle-ci, je ne choisirais jamais une police qui n'existe que depuis peu de temps. Il y a là quelque chose de pointu que je retrouve aussi dans les images fixes. » © Raoul Servais Collection Hommage au grand maître de l'animation Une émission spéciale de bpost met Raoul Servais à l’honneur. Celui-ci nous a quittés le 20 mars. L'artiste a été décrit à juste titre comme le pionnier du film d'animation belge. Il était le cerveau créatif de techniques innovantes, a remporté de nombreux prix internationaux avec ses films et a proposé la première formation d'animation en Belgique en 1967.
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