Philanews 2024 N°1

PRODUIT SOUS LA LOUPE Dans cette rubrique, nous jetons un coup d'œil sur l'histoire qui se cache derrière l'un de nos produits philatéliques. Nous commençons par le Livret de collection 2024. Un fil conducteur pour la nouvelle collection de timbresposte 2024 qui n'est autre que le suivant : 'Des timbres-poste avec une touche d'inattendu'. Ce thème englobe à la fois les choix de sujets parfois inattendus et les compléments techniques surprenants qui apparaissent dans de nombreuses émissions. En termes de sujets, cette collection affiche une prédilection pour ce qui nous est quelque peu moins familier. C'est le cas notamment de la danse contemporaine, des sculptures de Tom Frantzen, de la parade nuptiale d'oiseaux rares... Nous avons également réalisé des conceptions spéciales pour les émissions de cette année, comme le vernis terne des objets sur l'émission de timbres-poste consacrée à Leo Baekeland, l'encre phosphorescente sur l'émission 'Nature lumineuse', la découpe féerique du feuillet 'Kiosques à musique', qui comporte également une impression dorée, ou la découpe particulière du feuillet '1 Universe ' qui confère à l'ensemble l'apparence d'un énorme timbre-poste. Donner vie au fil rouge Une fois le fil conducteur défini, c'est au concepteur de lui donner vie au moment de façonner le Livret de collection. Cette année, le graphiste de bpost Geert Wille a créé la couverture. Afin de donner aux timbres- poste cette petite touche en plus, Geert a fabriqué des cubes au départ des timbres-poste. Ils fournissent ainsi un timbre- poste en trois dimensions, en référence aux nombreuses facettes des émissions de timbres-poste de cette année. Les cubes sont récurrents dans le Livret de Collection. Ainsi, à chaque date d'émission correspond un cube spécifique, réalisé à partir des timbres-poste de ce moment d'émission. Chantal Kesteloot (60) Historienne au CegeSoma. Elle y coordonne entre autres le site web https://www. belgiumwwii.be qui met l'histoire de la Seconde Guerre mondiale à la portée d'un large public de façon très accessible, tant sur le plan visuel que textuel. « Les connaissances académiques, nous devons absolument les partager ! » Qu’est-ce qui est important pour vous ? « Je juge important de tenir compte de ce qui se passe dans la société aujourd'hui. La manière dont nous présentons un événement historique est perçue différemment aujourd'hui qu'hier. Ma vision a d'ailleurs directement suscité des discussions lors de la première réunion à laquelle j'ai pris part en 2003 (rires). Il s'agissait alors de concrétiser l'émission relative aux 175 ans de la Belgique. Quelques membres plus traditionalistes de la Commission voulaient mettre l'accent sur la monarchie, mais j'ai pensé que cette approche était beaucoup trop limitée. En 175 ans, il s'est passé bien d'autres choses qui ont façonné la Belgique : l'évolution de l'enseignement, les avancées sociales, les deux guerres mondiales, l'industrialisation... J'ai fini par les convaincre. » Avez-vous déjà proposé vous-même des émissions ? « En fait, non. Mais il m'arrive de trouver une nouvelle idée à partir d'une proposition. Par exemple, l'on envisageait en 2021 de marquer le coup pour le 200e anniversaire de la mort de Napoléon. Je n'étais cependant pas très enthousiaste. J'ai donc suggéré deux autres thèmes : une émission qui remontait à l'année 1921, quand les femmes de notre pays ont pu voter pour la première fois aux élections communales. Une autre émission concernait la première femme sénatrice, Marie SpaakJanson, qui prêta également serment en 1921. Je considère qu'il s'agit là de ma principale contribution à la Commission : mettre en lumière des sujets historiques qui sans cela seraient restés sous-exposés. »

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