Philanews 2023 N°1

22 ÉMISSION DE TIMBRES-POSTE LIMITÉS 8 VIE SOUTERRAINE CACHÉE © Shutterstock Voir ce que l’on ne voit normalement jamais Vous les avez très certainement déjà croisées au jardin, ces petites créatures frétillantes qui passent la majeure partie de leur vie sous terre. Le graphiste Sven Bellanger et bpost ont sélectionné cinq espèces typiquement belges et leur ont octroyé une place de choix sur l’émission intitulée ‘Vie souterraine cachée’. « L’émission de l’année dernière consacrée à l'égyptologie était déjà une gageure », s'amuse Sven Bellanger. « Mais celleci ne l'est pas moins, bien que le sujet corresponde davantage à mon travail d'illustrateur scientifique. Nous nous sommes mis en quête de petits animaux très répandus dans notre environnement, mais auxquels nous ne prêtons jamais vraiment attention. Les gens les trouvent rarement mignons, mais ce sont généralement des animaux impressionnants. J’adore voir évoluer le mille-pattes, par exemple. Même le ver de terre, la fourmi ou le cloporte sont de jolies bestioles. » Il n’y a pas que l’apparence extérieure qui a été prise en compte. La diversité de formes et de teintes a ainsi permis de composer un ensemble varié. « Ce fut tout de même assez compliqué, car on ne trouve pas d’espèces très colorées sous terre. Sans compter que le sous-sol lui-même n’est pas très riche en couleurs chatoyantes. J'ai donc veillé à introduire des nuances de couleurs que l'on ne voit pas normalement. Et en surface, j'ai choisi un mélange local de plantes vertes et de fleurs colorées : marguerites, plantains... qu'on voit pousser dans tous les jardins. » Le feuillet est très particulier : la vie souterraine invisible est en fait réellement cachée par la méthode de pli particulière. L'émission est un quadriptyque qu'il faut déplier pour voir les animaux cachés (et donc aussi les timbres-poste). Sven : « Ces bestioles sont loin d’être les seules choses qu’on y remarque. J'ai aussi dessiné les galeries qu'elles creusent ainsi que leurs œufs et larves. J'ai utilisé une technique de pointillés pour le fond. Le stylo et l'encre forment ainsi de petits points. J’ai voulu imiter de cette façon la granularité du sol. » Il a également ajouté l’appellation en latin sur les timbres-poste, mais a délibérément choisi de ne pas employer sa propre écriture. « Sans quoi, c'eût été impossible à lire (rires). La police de caractères n'est pas non plus très lisible, mais cela relève d’un choix stylistique. Le nom est plus facilement lisible sur le feuillet même. »

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